chapitre deuxième : Thairé d’antan (3) les guerres de Religion

Les guerres de religion

La doctrine de Luther et de Calvin se répandit rapidement en Aunis à partir de 1540. Les signeurs de Dirac, la Garde-aux-Valets, Mortagne, Voutron se convertirent au protestantisme.Les deux tiers de la population de Thairé devinrent protestants (600 huguenots).

En 1574, suite au sige avorté de La Rochelle (1572), les pourparlers entre Gadagne, envoyé de Catherine de Médicis, et le capitaine La Noue, dit Bras de fer, chef du parti huguenot, se tinrent à Thairé, dans la maison de Jean Coyttar, médecin, astrologue et atronome.

« Le 9 avril 1593 [raconte Louis-Étienne Arcère] vers le soir, il y eut à La Rochelle un tremblement de terre, et le 9 novembre, vers les trois heures  après-midi, on ressentit une plus violente secousse. Cet ébranlement fut bien moins dangereuxqu’un trouble inopiné qui vint agiter les esprits. En effet, l’audace des habitants de Thairé, dans la banlieue, à l’égard du maire qui avait ordonné des corvées et dont ils avaient méprisé l’autorité occasionna un grand différend entre le Présidial et le Corps de ville.

Le maire [de Thairé, Jean Dujau] faisait transporter du canon pour renverser le bourg si les habitants, par leur repentir, ne réparaient pas leur faute, lorsque des gens armés vinrent de la part du Présidial au faubourg Saint-Nicolas pour empêcher le transport du canon. On les menaça de tirer sur eux s’ils avançaient. Le procédé irrita extrêmement les magistrats royaux mais le Consistoire [protestant] interposa son crédit et apaisa tout sans rétablir toutefois la bonne intelligence. »

L’Édit de Nantes de 1598 ne calma pas les esprits : « Les troupes de Monsieur de Saujon [raconte Merlin] ayant passé la Charente pour venir en ce gouvernement de La Rochelle voulurent seulement passer à Thairé pour y repaître sobrement, mais quelques paysans insolents les venant attaquer, lors même que ceux de Thairé voulaient parlementer avec eux, l‘un desdits paysans nommé David Boutin fut tué. Voulant aussi passer par Aigrefeuille le semblable étant fait auxdits soldats ils y ont tué un paysan nommé Jacob Bé. »

En 1621, la maison de l’hôpital, la halle et le four banal furent abattus par les soldats du duc d’Épernon, la majeure partie des maisons du bourg fut démolie et les habitants durent contribuer à l’entretien des troupes de cavalerie commandées par Saint-Luc, cantonnées à Aiigrefeuille.

Un cimetière réservé aux protestants fut établi au fief Ségatine, près de la porte de Voutron.

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