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Le vin de la discorde

Lorsque le 18 mai 1732, Monseigneur Augustin Roch Menou de Charnizai, évêque de La Rochelle depuis 2 ans, après avoir été vicaire général de Chartres,  se déplaça à Périgny pour sa visite pastorale, il constata que le Sieur Jacques Guignier, prieur curé de Périgny  qui exercait aussi les fonctions curiales à Saint-Rogatien, avait fortement tendance à confondre l'église de Périgny avec sa cave à vin :

Il n'hésitait pas en effet à y faire passer son vin avant de l'entreposer dans son cellier attenant à l'église mais dont la porte extérieure n'était pas assez grande. 

L'évêque, offusqué, ordonna -aussi sec- que  puisqu'il y avait "...au bas de l'église une porte qui entre dans le cellier du Sieur Curé et par laquelle il fait  entrer son vin en le faisant passer par l'église..." de murer la porte, "...et comme celà est tout à fait indécent, nous avons ordonné que ladite porte sera murée...".

Pour autant, l'évêque ne voulant pas la mort du pêcheur et comme il faut bien que le vin pour être tiré soit entreposé, ordonna aussi : "...ladite porte dudit cellier qui donne sur le chemin sera élargie de façon que le Sieur Curé puisse y faire passer des denrées..." "...sauf si on doit abattre le clocher qu'on a commencé à construire". (c'est mieux !)

Néanmoins, l'amateur de vin dut règler l'addition, car les travaux de l'élargissement de la porte extérieure du cellier furent à la charge du sieur curé, "sauf la porte qui donne dans l'église laquelle sera murée aux dépens de la fabrique".

(Moralité : "à l'église de Perigni si tu bois divin tu paies ta tournée !")

 

Monseigneur Augustin Roch Menou de Charnizai

Sources : les comptes-rendus de visites pastorales, (archives de l'évêché de La Rochelle)

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