Il n’existe aucun ouvrage sur l’histoire de La Jarrie pouvant être considéré comme ouvrage de référence. Seul un texte manuscrit intitulé « étude monographique de La Jarrie » a été écrit par Lucien Gigon en 1940, mais il est davantage une description de la commune accompagnée de considérations historiques plus générales, qu’une histoire du village.
On trouve également un mémoire de licence d’Isabelle Bertrand (1998) axé sur l’origine de la forme ronde du village de La Jarrie : « La Jarrie, tentative de morphogenèse » et dont plusieurs chapitres s’intéressent à l’histoire du bourg.
Enfin, Gilbert Coupeau a, en 1993, réalisé une étude de son hameau de Chassagné : « Chassagné d’autrefois à aujourd’hui », Terre d’Aunis.
Finalement, les textes les plus précis se trouvent dans « Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime » (éditions Flohic, 2002) écrit par Thierry Bouyer ou encore dans « Châteaux, Manoirs et Logis : la Charente-Maritime, (Patrimoine et Média, 1992), sous la plume de Jean-Claude Bonnin.
Que peut-on retenir de ces textes ?
Plusieurs hypothèses existent quant à l’origine du toponyme « La Jarrie » : il pourrait provenir de la déformation du mot « garrigue » (lieu planté de houx ou de chênes, lieu inculte) ou de « jarre », désignant en patois des sarments de vigne ou encore il pourrait être simplement issu du patronyme d’un des premiers possesseurs du lieu.
Mentionnée pour la première fois en 1087, La Jarrie appartint à l’abbaye de Monternieuf de Poitiers, puis, aux seigneurs de Mauzé, au XIIIème siècle, aux Lescuyer en 1339 et enfin à Gauvain Chenin.
Celui-ci et ses descendants y firent probablement construire un château fort dans la première moitié du XIVème siècle, situé sans doute dans l’espace central de la place actuelle de la mairie. Il fut démoli à la fin de la guerre de Cent Ans. C’est probablement là l’origine du village qui se serait développé par cercles concentriques successifs, lui donnant son aspect actuel.
On ne sait pas à quelle date fut construite l’église, dont le clocher fut détruit en 1386.
Grâce à une stuation géographique à la fois proche et à l’écart de La Rochelle, qui en faisait un lieu stratégique, le bourg reçut la visite de personnages célèbres : François Ier coucha à La Jarrie en 1542 et Charles IX s’y arrêta en 1566, tandis que Jeanne d’Albret et le futur Henri IV y séjournèrent à plusieurs reprises.
Le bourg, devenu protestant et muni d’un temple au 4 bis rue de la Madeleine, servit de quartier général au duc d’Épernon en 1621 et au comte de Soissons en 1622.
Le dernier seigneur de La Jarrie n’y avait jamais résidé. C’était Charles Louis Trudaine, Conseiller au Parlement de Paris, également seigneur de La Leu, La Jarrie, Fronsac et autres lieux… Il mourut avec son frère, sur l’échafaud en 1795.
La Jarrie, qui avait 737 habitants en 1740, en comptait 1056 en 1968 et 2437 en 1990.
Plusieurs villages, Chassagné, Grolleau, Puyvineux, La Malollière, des fermes isolées : La Providence, Le Pavillon, le Moulin Million ou Moulin Barillon ou Petit Moulin, des écarts : le Moulin d’Amour, le Petit Coutré, le Grand Moulin, le Treuil Chartier, Croix-Fort, l’Abbaye ; composaient la commune de La Jarrie.
Une gendarmerie nationale y fut crée en 1800.
Une mairie et une première école furent construites en 1865 et une deuxième école en 1883.
La minoterie Boutier David fut édifiée au fief Pibale sur l’emplacement d’une distillerie coopérative de betteraves.
Cinq foires annuelles assurèrent au XIXème siècle la vitalité du village.
Voir des photos de La Jarrie (2012)