Aunis

Le nom de cette petite province  apparaît pour la première fois dans l'Histoire, en 785. A la suite de la partition de l'Aquitaine en neuf comtés, décrétée par Charlemagne en 778, le nom de l'Aunis, orthographiée « pagus Alnensis », apparaît alors dans le testament du comte Roger. 

Mais l'étymologie de cette petite province a donné lieu à bien des interprétations différentes, et même à des fantaisies qui ont encore cours aujourd'hui . De nos jours, elle ne ne fait toujours pas l'unanimité parmi les historiens et étymologistes.

Cependant, trois interprétations intéressantes sont émises par les étymologistes, sans qu'il soit possible de trancher.

Selon certains étymologistes, il faudrait lier le nom de la province à ses origines sylvestres, où les aulnes étaient des arbres très fréquents à l'époque médiévale ; ce serait le « pays des aulnes ».
Pour d'autres, il faut interpréter l'étymologie de la province en la rapprochant à celle d'un ancien peuple barbare, duquel elle tirerait son nom. Ainsi, selon certains historiens, l'Aunis aurait été peuplée par la tribu des Alains, qui envahit la Gaule en 406.
Enfin, la troisième interprétation relie le nom de l'Aunis à l'histoire mouvementée de la ville de Châtelaillon dans sa période médiévale. La première capitale de l'Aunis fut en effet Châtelaillon (aujourd'hui Châtelaillon-Plage), désignée sous le nom de « Castrum Allionis » signifiant « château d'Aunis ». Cette dernière théorie est celle qui semble avoir la faveur d'un grand nombre d'historiens.

D'autres pensent que "l'origine la plus probable est celle du village d'Aulnay (Aulnay en Saintongeais) qui était beaucoup plus important au Moyen Âge qu'aujourd'hui. Aulnay faisait frontière entre Santons et Pictons. Peu à peu la province s'est réduite jusqu'à se situer loin d'Aulnay. C'est la plus petite province française". Cette interprétation ne tient pas et ne résiste nullement à l'examen, car elle ne s'accorde absolument pas avec les noms originaux pour Aulnay qui, en latin, s'écrivait Odenaco (en 951) ou encore Audeniaco(en 970), alors que l'Aunis, dans son nom le plus ancien qui nous soit parvenu, s'orthographiait "pagus Alnensis " ou encore "pagus Alienensis".J.M. CASSAGNE - M. KORSAK, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, p.8

"L'Aunis constituerait un ancien pagus aliennensis ou pagus alnisius ; autrement dit le pays des aulnes. Logique si l'on se souvient qu'autrefois la mer s'avançait beaucoup plus vers l'intérieur des terres qu'aujourd'hui et que ce pagus aliniensis constituait donc une région lacustre. Rappelons que l'aulne (alnus en latin) pousse en milieu humide", in J.M. CASSAGNE - M. KORSAK, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, p.9
L.DELAYANT décrit les idées qui avaient cours en son temps pour lesquelles les 
Alains se seraient implantés en Aunis : "Leurs attaques eurent d'abord pour but le pillage plutôt que la conquête. Les Vandales, les Alains ne firent que passer. Il faut noter ces derniers. Quelques retardataires d'entre eux refoulés par les Wisigoths se cachèrent, dit-on, dans cette terre de refuge, entre la Sèvre et la Charente, et leur nom fournit une des nombreuses étymologies qu'on donne au mot Aunis", in L. DELAYANT, Histoire de la Charente-Inférieure, La Rochelle, H. PETIT, libraire-éditeur, 1872, p. 42

 L.DELAYANT, qui n'hésite pas à émettre sa pensée dans son Histoire de la Charente-Inférieure, livre dans lequel il écrit : "La moins improbable paraît celle qui le fait venir de sa principale localité dans ce temps, le Castrum Allionis"", in L. DELAYANT, Histoire de la Charente-Inférieure, La Rochelle, H. PETIT, libraire-éditeur, 1872, p. 54     (Wapedia.mobi).

 

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