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Cette forêt, bordée à l'est, par la vallée moyenne du Mignon et à l'ouest par celle du Curé est en contact au nord avec le Marais Poitevin, tandis qu'au sud, elle s'ouvre sur la plaine de l'Aunis. S'étendant sur une surface totale de 3 300 hectares, dont 598 hectares sont du domaine public, c’est essentiellement une forêt de feuillus, composée majoritairement de chênes pubescents, auxquels s'ajoutent des frênes et des érables, alors qu'à l'origine, il s'agissait d'une vaste hêtraie. Ce massif boisé s'étend sur 15 km d'est en ouest et sur 6 km du nord au sud.
Le massif boisé est traversé d'est en ouest par la voie expresse à 2X2 voies La Rochelle-Niort, la N.11. Elle est également traversée par une route départementale, qui relie Courçon à Surgères, en passant par les communes de Benon et Saint-Georges-du-Bois. Elle fut aussi traversée par une voie ferrée qui reliait Surgères à Marans en passant par Ferrières d'Aunis, voie démantelée en 1951.
Elle est le vestige d'une antique et immense forêt, la forêt d'Argenson, qui s'étendait depuis les rives méridionales de l'ancien golfe des Pictons, aujourd'hui Marais Poitevin, jusqu'en Angoumois (de part et d'autre du fleuve Charente, avec les forêts de Boixe et de la Braconne). Les forêts actuelles de Chizé, Aulnay, Chef-Boutonne, situées sur les limites des deux départements de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres, ainsi que le Bois des Essouverts, entre la Boutonne et son affluent, la Trézence, ne sont plus aujourd'hui que les résidus de cette vaste forêt, qui séparait alors la province des Pictons, au nord, de celle des Santons, au sud, et servait de frontière naturelle.
Avant la découverte par Frédéric Bouin en 1972, de tumuli en lisière de la forêt de Benon, côté Courçon, abritant cinq nécropoles datant de 4000 ans environ avant Jésus-Christ, on croyait cependant que cette forêt était restée à l'écart de tout peuplement humain avant la conquête romaine et ceci semblait attesté par la faible proportion des toponymes à consonance celtique.
À l'époque gallo-romaine, les Romains ont effectué des trouées dans l'antique forêt, pour y établir des voies afin de relier Mediolanum Santonum (Saintes) aux grandes cités de Lemonum (Poitiers) et Juliomagus (Angers). Ces itinéraires routiers, créés surtout pour des raisons stratégiques, devinrent ensuite des axes routiers majeurs pour les échanges commerciaux. Ils sont largement attestés dans la Table de Peutinger et dans l'Itinéraire d'Antonin.
La forêt de Benon, quant à elle, fut pendant toute cette période, délaissée. La chaussée, qui allait de Mediolanum Santonum (Saintes) à Juliomagus (Angers), passait beaucoup plus à l'est et la contournait totalement. Cependant, vers la fin du IIIème siècle et surtout, pendant le IVème siècle, les Romains encouragèrent le défrichement de la forêt de Benon, et commencèrent à y ouvrir des clairières pour y fixer des villages et des cultures. C'est ainsi que dans la bordure orientale de l'Aunis, des villae vont commencer à s'implanter (Virson, Argenton, l'antique nom de la commune de Saint-Georges-du-Bois, Saint-Saturnin-du-Bois). Mais, à cause des invasions germaniques du Vème siècle, les travaux de défrichement cessèrent.
Il fallut attendre le milieu du Moyen-Âge, vers le Xème siècle, pour voir réapparaitre la "main de l'homme" sur cette forêt. Pour lutter contre les Vikings, les comtes du Poitou essayèrent de fortifier la province. C'est alors qu'ils établirent des "castrum" tels celui de Benon. Ce village fortifié devint alors le centre du futur défrichement de la forêt, qui prit à partir de cette époque, le nom éponyme de forêt de Benon.
La Guerre de Cent Ans stoppa pour un temps les défrichements, qui reprirent avec le retour de la paix, dès la seconde moitié du XVème siècle.
Cependant, les guerres de religion qui ensanglantèrent la région dans la seconde moitié du XVIème siècle stoppèrent durablement le déboisement de cette forêt, cet arrêt des travaux perdurant jusqu'à la fin du XVIIème siècle.
La reprise économique eut lieu au XVIIIème siècle grâce à l'essor de la vente des eaux de vie de cognac. Les déboisements furent particulièrement actifs pendant ce siècle, notamment sur le front méridional de la forêt de Benon, où des terres nouvellement défrichées furent quasi exclusivement vouées à la plantation des vignes, notamment à Aigrefeuille d'Aunis, Le Thou, Forges. Les distilleries d'eaux de vie se développèrent rapidement et s'avérèrent exigeantes en fourniture de bois pour les "brûleries" de cognac.
La déforestation de la forêt de Benon fut si rapide que, déjà dans le premier tiers du XIXème siècle, les distilleries de l'Aunis s'alimentèrent, non plus en bois de chauffage, mais en tourbes.
Au XXème siècle, la forêt de Benon fit l'objet d'une protection, avec notamment l'intervention de l'ONF - Office National des Forêts - qui y acquérit 465 hectares de forêt. En 1972, le Conseil Général de la Charente-Maritime se porta également acquéreur de 133 hectares de la forêt qui, ici, prit le nom de Bois de Benon. En 1979, la forêt domaniale de Benon fut incorporée dans le périmètre du Parc interrégional du Marais Poitevin.
Enfin, en 1995, un arboretum fut planté pour servir notamment à tester les différentes essences des futures plantations.
Après le passage de l'ouragan "Martin" dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999, la Forêt de Benon a subi quelques dégâts, où moins de 20 % des chênes ont souffert, mais globalement "elle a été relativement épargnée".