Cet ouvrage de référence sur l'histoire de Laleu : "La seigneurie de Laleu" a été écrit par Henri Saumonneau, édité en 1983 par les éditions Rupella. En voici le sommaire et quelques chapitres résumés :
Préface de Bernard Coutant
À cause de la mer, du flux et du reflux, il faut savoir prendre son temps en Aunis pour écouter, comprendre et analyser. C’est ce qu’a su faire l’auteur.
Avant-Propos
Seigneurie issue d’une légende et achevée à la Révolution, la commune fut annexée par La Rochelle en 1880. Mais la terre des « Belous » a son histoire particulière.
Les grands hommes de la seigneurie
1000 Abbon, évêque de Saintes, de 999 à 1031, a béni les terres de la châtellenie dont dépendait Alodium.
1030-1063 Eble de Castrum Alionis
1063-1077 Isembard de Castrum Alionis
1077-1096 Eble II de Castrum Alionis
1096-1130 Isembert de Castrum Alionis
1130-1136 domaine des comtes de Poitou
1136-1137 Guilhem de Mauléon
1137-1150 Eble de Mauléon
1150-1184 Savary III de Mauléon
1184-1196 Rudolph de Mauléon
1196-1199 Robert de Mauléon
1199-1210 Guillaume de Mauzé
1211-1218 Porteclie de Mauzé
1219-1223 Geffroy de Mauzé
1224-1244 Guillaume de Mauzé
1245-1262 Regnault I de Pressigny
1262-1334 Regnault II de Pressigny
1334-1353 Regnault III de Pressigny
1353-1356 domaine de la Couronne
1356-1362 Guillaume de Pressigny
1362-1364 Jeanne de Pressigny
1364-1366 Guichardin d’Angle
1366-1368 domaine de la Couronne
1369-1370 Louis, vicomte de Thouars
1370-1386 Péronelle de Thouars
1386_1390 Florie de Lignières
1390-1397 Péronelle de Thouars
1397-1424 Rouhault de Gamache
1424-1459 Louis d’Amboise
1459-1470 Louis de Crussol
1470-1475 Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol
1475-1500 François de Crussol, seigneur de Baudinier
1500-1523 Jacques de Crussol
1523-1546 Charles de Crussol, vicomte d’Uzès
1546-1567 Jeanne de Genouillac, dite Galiotte de Crussol
1567-1574 Galiot de Crussol
1574-1592 Magdeleine de Crussol
1592-1646 Paul Yvon
1646-1650 Pierre Yvon
1650-1656 Marie Yvon
1656-1690 Jacques Henry
1690-1701 Madeleine Henry
1701-1750 Renée-Madeleine de Rambouillet de la Sablère
1750-1786 Jean-Charles-Philbert Trudaine
1786-1789 Charles-Michel Trudaine et Charles-Lous Trudaine
Des origines au XVIème siècle p13
Au XIème siècle, Castrum Alionis (Châtelaillon) s’étend de la pointe d’Yves à celle du Plomb.
Pour la châtellenie de La Leu, en leur temps, les légions de César y avaient établi une garnison : la forteresse des Aigles, « Castrum Aquiloe ».
Les Alains venus en Gaule vers 406 furent battus par les Wisigoths en 418.
Des Germains, serfs fugitifs menés par Myria, veuve de Grim Hard, se présentèrent à Poitiers et furent accueillis par Guillaume VIII. Il les envoya en Aunis et les recommanda à Eble II de Châtelaillon et sa femme Yvette. Celle-ci leur confia un Alleu, allodium, terre libre, non soumise aux redevances féodales. Ce fut l’origine de La Leu.
Au titre de pays côtier, Alodium eut ses revenus sur le droit d’épave : un quart pour le maître du lieu, un quart pour les sauveteurs, le reste au propriétaire des marchandises. Mais le seigneur de Châtelaillon leur imposa le remboursement d’une avance pour installation. Les gens de l’Aleu, pour rembourser, devinrent des naufrageurs.
En 1086, Isembert, fils d’Eble et d’Yvette, installa les moines de Cluny en possession de l’Alleu. Ils y établirent un moutier (monastère) et creusèrent tout un réseau de souterrains. Ils introduisirent la vigne
Vers 1101, fut construite la première église de l’Alleu. Elle aurait été détruite en 1110 par « des hommes sauvages » venus des îles du Bas Poitou conduits par des chefs aussi redoutés que le furent ceux des Varègues auxquels ils furent confondus.
Vers 1152, les Cisterciens reprirent le monastère.
En 1154, Savary III de Mauléon se trouvait être seigneur de Ré, Châtelaillon, et Angoulins et tenait des droits sur l’Alleu et La Rochelle.
En 1199, Robert de Mauléon mort sans descendance, Guilaume de Porrechi, sire de Mauzé et de Marans, eut la terre de La Leu.
En 1211, Porteclie de Mauzé succéda à son père. À sa mort, en 1218, ses deux sœurs, Létice et Agnès entrèrent en conflit. Létice obtint Marans, Charron, Bourg-Chapon, Badoron et La Leu. Elle épousa Regnault Ier de Pressigny mais se réserva La Leu dont elle fut la dame.
Laleu resta en paix jusqu’en 1262. À la mort de Létice, La Leu fut réuni à une châtellenie avec Marans, La Bretonnière, L’Houmeau et Le Plomb sous l’autorité de son fils Regnault II de Pressigny (maréchal de France en 1265). Il soumit en 1270 aux abbés de Saint-Michel-en-L’Herm et de Saint-Léonard des Chaumes et aux templiers de Bernay un projet de creusement d’un grand canal où s’écouleraient dans la Sèvre les eaux du marais de la châtellenie de Marans.
Regnault III sucéda à son grand-père Regnault II en 1334. Au guet des voyageurs, il rançonnait clercs et laïcs quand il ne les renvoyait pas aveugles. Pris par les gardes du roi il fut condamné puis pendu à Montfaucon (ou décapité, dit Arcère) en 1353. Il avait fait établir le domaine de La Passe sur le domaine de La Leu. Les terres passèrent à la Couronne mais furent restituées en 1356 à son frère, Guillaume de Pressigny qui mourut en 1362. La châtellenie fut alors partagée entre ses filles. La Leu et l’Houmeau échurent à Jeanne, morte jeune et sans descendance en 1366. La terre revint alors à Guichard d’Angles, sénéchal de Saintonge. Mais les terres furent confisquées en 1368 après le traité de Brétigny. Charles V les céda à Jean de France qui en fit don à Guillaume Larchevêque, seigneur de Parthenay, lequel à son tour les inscrivit au nom de Louis, vicomte de Thouars mort en 1370. La Leu revint alors aux héritiers des Mauléon dont la vicomtesse Péronelle de Thouars, dite « aux seins de lys ».
En 1424, un arrêt du Parlement de Poitiers adjugea à Louis d’Amboise le fruit et le revenu des terres sans en avoir la propriété. Il la vendit néanmoins en 1459 à Louis de Crussol pour 6000 écus d’or. Celui-ci fit l’erreur de s’opposer à Louis XI et il fut dépossédé en 1470. La Leu fut alors réuni à Marans et ses revenus acordés à Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, connétable de France et ligueur. Mais en 1474, le roi restitua les terres à Marguerite d’Amboise et à son mari Louis de la Tremouille.
En 1546, on trouve une descendante de la famille Genouillac qui possédait le Plomb, héritière de la terre de Laleu. Jeanne de Genouillac épousa Charles de Crussol dont elle eut huit garçons. Elle mourut en 1567 après s’être remariée avec un comte allemand et protestant qui la convertit.
Pendant ce temps, Laleu connut une épidémie de peste en 1515, des inondations en 1518, un raz-de-marée le 22 août 1537, un tremblement de terre le 26 octobre 1568.
De la réforme à la Révolution p 45
Galiot de Crussac le jeune hérita Laleu de sa mère. Il s’installa sur ses terres après l’édit de Poitiers d’octobre 1577. Madeleine de Crussol lui avait succédé en 1574. Elle vendit la terre en 1592 à Paul Yvon, qui s’y fit construire un château mais restaura l’église, bien que protestant. Il fut maire de La Rochelle en 1616-1617. Lors du Grand Siège, il fit partie des négociateurs rochelais puis passa la durée du siège à Paris et se convertit au catholicisme. Son fils, Pierre Yvon lui succéda en 1646.
De la Révolution au XVIIIème siècle
Laleu au XIXème siècle
Appendice
Le tombeau de Laleu-
Les « chirons »-
Vaugouin-
Le calendrier-
Les séismes en Aunis-
Personnages des terres de la seigneurie de Laleu qui ont été honorés d’être élus mares de La Rochelle-
Quelques dates-
Le Plomb-
L’Houmeau-
L’église de Laleu-
Les souterrains de Laleu-
L’église de Saint-Maurice-
Sur la légende du retour du chef de Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-d’Angély et de son échouage sur les vases d’Angoulins-
Lagord-
L’Aubressay-
Sur le nom de l’île de Ré-
Le langayage des porcs-
Les cépages-
Au nombre des légendes-
L’églse de Lonzac-
Du château de Laleu aux murailles de La Rochelle-
Une note littéraire-
Quelques noms de rues-