Michel Auguste Peigné

Michel-Auguste Peigné, grammairien et homme de lettres français, naquit à Mézières, le 6 octobre 1799, et mourut à Paris, le 21 mars 1869. Il était fils d'Etienne-Michel Peigné (1749-1823), avocat, président de la cour criminelle de Mézières, puis, en 1804, professeur aux lycées de Liège et de Douai, et auteur de plusieurs ouvrages philosophiques, notamment d'une Vie de Jésus. Libre-penseur et républicain de naissance, passionné pour la justice et pour le progrès, Peigné prit une part active au mouvement philosophique du siècle. Il se montra toujours un ardent champion de la liberté de conscience.

Il fit ses études au lycée de Liège et à celui de Douai. La Révolution et l'invasion prussienne dans les Ardennes ayant dépossédé sa famille d'une fortune très considérable, il entra dans la carrière de l'enseignement, et débuta par les fonctions de régent au collège d'Abbeville, en 1819. L'année suivante, il est chef d'institution à Aubenton, pays de sa famille maternelle, et devint, en 1821, principal du collège de Vervins.

Nommé correcteur à l'imprimerie royale en 1825, secrétaire de l'Académie de Limoges en 1829, il entra, le 1er janvier 1831, au ministère de l'instruction publique. Peigné se signala bientôt par son habileté de rapporteur, et le ministre le chargea de plusieurs missions en province. C'est alors qu'il parcourut une grande partie de la France pour visiter les établissements pénitentiaires et étudier les meilleures méthodes d'instruction à propager dans les prisons. Choisi comme secrétaire particulier par Guizot, alors grand-maître de l'Université, il contribua à l'organisation de l'enseignement primaire ; mais il eut bientôt avec le ministre de vives discussions au sujet de la liberté de conscience ; il résilia ses fonctions et quitta définitivement l'administration centrale en 1838.

 La méthode Peigné d’apprentissage de la lecture

 Même si tout n'était pas nouveau dans la méthode PEIGNÉ, sa conception possédait incontestablement un caractère inédit. Par rapport à la majorité des méthodes antérieures, elle innovait en s'intéressant à la compréhension de la lecture, dès le début de l'apprentissage.

Elle proposait surtout une modification capitale rapport aux conceptions antérieures : rapidement "dès la première classe" afin qu'ils ne se découragent pas et qu'ils ne s'ennuient pas, les enfants étaient amenés à lire des mots et des phrases correspondant aux "sons" et "articulations" acquis.

PEIGNE abandonnait la lecture du latin et il adoptait la nouvelle appellation où chaque lettre était appelée selon sa valeur phonétique au lieu d'être désignée par son nom, et surtout, il s'attachait à prendre pour point de départ le connu, c'est-à-dire, selon lui, les "syllabes qui se rencontrent dans (les) mots usuels et les plus faciles à comprendre", ces mots eux-mêmes ; enfin, au moment où cela devient possible "des petites-phrases offrant un sens complet", de façon à ce que l'enfant puisse être conscient de ses progrès.

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 A partir de 1835, il publia plusieurs ouvrages pédagogiques :

Ce furent d'abord les 46 Tableaux de lecture, couronnés le 21 octobre 1835 par la Société pour l'instruction élémentaire, et fondés sur ce principe si logique : « Si le même signe avait toujours la même valeur, l'apprentissage de la lecture cesserait d'être une étude longue et pénible ».

Puis vint la Méthode de lecture (1836), reproduisant les tableaux dans le format in-12 ; une Méthode d'écriture cursive, dans laquelle les lettres étaient classées d'après le, degré de difficulté de leur reproduction graphique ; un Nouveau Syllabaire français ; et, enfin, les Eléments de la grammaire française de Lhomond (1836), édition corrigée, annotée et enrichie, pour la première fois, d'exercices en regard du texte. Cette grammaire présentait, au plus haut degré, le cachet de simplification logique et raisonnée que Peigné apportait à toutes ses œuvres. Mettre, l'exemple à côté de la règle, les applications en regard de la loi, c'était alors une innovation hardie dans l'enseignement.

Des Exercices français ou Dictées analytiques sur les diverses parties du discours vinrent bientôt compléter cette petite grammaire, que l'auteur mit, en 1837, sous forme de tableaux pour les écoles municipales et les écoles régimentaires.

Dans son Dictionnaire abrégé des inventions et découvertes (1836), Peigné donna un livre de lecture courante faisant connaître aux enfants des écoles les auteurs des procédés dont l'industrie profitait.

La Scriptolégie, ou Ecriture-Lecture (1837), était basée sur le principe  qu'on a dû écrire les signes avant de les lire, et que, si l'on copie, un certain nombre de fois, une lettre ou un signe représentatif dont le maître a nommé l'expression parlée, on saura lire ce signe quand on le rencontrera dorénavant, et l'on saura le nommer. L'élève apprenait à lire parce qu'il apprenait à écrire.

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