«Un oranger, sur la zone industrielle de Périgny, on ne le verra jamais… », avait chanté Dominique Tomasi, directrice de l'association l'Oranger multi-accueil devant le maire de Périgny, le jour de l'inauguration de cette crèche interentreprises. Beau joueur et pour le clin d'œil, le maire Guy Denier avait offert peu après l'arbre fruitier en pot pour décorer la crèche.
Ouvert en janvier 2010, le site de 650 mètres carrés, de plain-pied, a été conçu et adapté pour recevoir les enfants - de 2 mois et demi à 4 ans - des salariés des entreprises de la zone d'activité et de la Communauté d'agglomération rochelaise. Le bouche-à-oreille entre salariés semble avoir fonctionné. De 30 places en 2010, 43 places sont désormais ouverts au multi-accueil, du lundi au vendredi de 7 h 30 à 20 h 30 et cela sans fermeture annuelle.
« Nous voulons avant tout offrir des solutions adaptées aux besoins des parents notamment en matière de planning. Aujourd'hui les horaires et les conditions de travail ont beaucoup évolué. Il y a davantage de demi-journées ou d'emplois du temps modulables », explique la directrice. Une équipe qualifiée et expérimentée de 15 personnes - dont des éducatrices de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture et des employés dotés d'un CAP petite enfance - s'occupe des deux unités dénommées les Pitchounes et les Elfes. Dans le département, la crèche interentreprises de Périgny est une première. Elle cherche à innover en termes d'horaires atypiques (lire encadré ci-contre).
8 950 euros la place
Sur un terrain de 92 000 euros rétrocédé par la CdA pour un euro symbolique, ce projet a vu le jour grâce à l'Union départementale des associations familiales (Udaf). À la suite d'une vaste enquête auprès des 250 entreprises implantées sur le secteur, l'Udaf, la CdA et la Caisse d'allocations familiales ont investi globalement 1,7 million d'euros pour la construction de la crèche.
Pour 2011, le prix de la place à l'Oranger est de 8 950 euros pour l'employeur, à l'année. Néanmoins, cette somme est réduite par le biais d'aides fiscales pour les structures dites « marchandes ». Ainsi, le coût résiduel des entreprises est finalement de 1 500 euros par enfant. Mais il peut s'élever à 4 027 euros pour les structures « non marchandes » comme les collectivités publiques. Pour chaque établissement public ou sociétés, les places sont attribuées de façons anonymes aux salariés en fonction de critères sociaux et cela par une commission réunie en janvier et en mai. Une liste d'attente existe déjà, non pas pour les parents mais bien pour les employeurs intéressés et partenaires de la crèche. Qu'il soit public ou privé, l'employeur a signé une convention de quatre ans avec l'association du multi-accueil. Cette dernière peut être rompue en cas de mutation ou de départ du salarié grâce à un préavis de six mois.
Au plus proche de l'enfant
De leur côté, les parents, eux, payent chaque mois un tarif horaire déterminé en fonction du nombre d'enfants à charge et des revenus de la famille. Ce montant est actuellement compris entre 35 centimes et 3,30 €. Les couches, le lait, les repas et les collations, sont fournis par la crèche. C'est un traiteur rochelais qui livre leurs repas quotidiens issus de l'agriculture biologique et préparés sur place par une cantinière.
« Nous cherchons à respecter le plus possible le rythme de chaque enfant en étant au plus près de leur alimentation et de leur sommeil. Nous interrogeons les parents sur leurs petits et nous les recevons pour qu'ils découvrent et se rassurent quant aux conditions d'accueil », précise la directrice Dominique Tomasi en évoquant le projet éducatif de l'Oranger.
Ainsi, un espace est réservé pour les mères souhaitant continuer à allaiter leurs bébés à deux pas de leur lieu de travail. Chaque enfant dispose également de son lit attitré et les parents sont encouragés à amener jouets et doudous pour les acclimater au mieux. Une des pistes d'avenir de ce lieu consacré à la petite enfance serait d'assurer la pérennité d'un personnel de garde au domicile de l'enfant qui travaillerait aussi au sein du multi-accueil.