Première étape depuis La Rochelle sur « le grand chemin rochellois » qui joignait La Rochelle à Saint-Jean-d’Angély, en passant ensuite par Saint-Rogatien, La Jarrie, Croix-Chapeau, Cigogne, Le Gué-Charreau, Tonnay-Boutonne, Saint-Savinien, Périgny était surtout devenu sinon un véritable port de mer, tout au moins un arrière port de La Rochelle.
En 1325, on avait ouvert à travers les marais un large chenal qui conduisait jusqu’à la Moulinette. En 1343, le «nouveau port» de Périgny, relevait de Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay.
Les Gabarres : les "moulinettes"
Le vin d’Aunis en était la marchandise principale, transporté par des gabares qui naviguaient sur la Moulinette, puis sur le chenal Maubec, jusqu’au port de La Rochelle.
On les appelait "des moulinettes".
« Les gabares étaient capables, grâce à leur fond plat de porter une fourniture de vin de Périgny à la Grand Rive et elles se mettaient aussi au service des plus grands vaisseaux qui n’avaient pu se mettre à quai ou qui avaient préféré se tenir à l’extérieur de la chaîne. Elles jaugeaient une vingtaine de tonneaux et étaient conduites par trois hommes, uniquement à la perche. Elles avaient une physionomie singulière : leur proue, plutôt que d’offrir une surface plane comme en poupe, comportait une étrave quasi verticale sur laquelle venaient se fixer en arrondissant les bordages. Une tille d’avant était ainsi rendue nécessaire pour protéger l’ensemble d’éventuels paquets d’eau. »
La Moulinette dans le parc du château de CoureillesElles étaient construites par les chantiers de la « petite rive » à La Rochelle. « Entre 1468 et 1469, furent conclus trois contrats de fabrication de « gabarres plates », capables de contenir une fourniture de vin, soit 21 tonneaux. Ces embarcations servaient au transport des futs sur la Moulinette jusqu’au port de La Rochelle. Leur prix variait de 40 à 45 écus d’or, en fonction des façons et des appareillages dont elles étaient pourvues, et pouvait descendre à 20 écus si le client apportait une partie des matériaux nécessaires. Les travaux avaient lieu sur « la vase à la petite rive.» » (Mathias Tranchant, le commerce maritime de La Rochelle à la fin du Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, Rennes 2003, collection « histoire »)