À Andilly Avant la construction d’un lotissement par la SAS Les Terres d’Aunis et sur prescription de la Drac, les archéologues de l’Inrap ont fouillé en août 2012, une surface de 16 268 m². Ce site avait été découvert en 1995 par Jacques Dassié lors d’un survol aérien, à la périphérie du bourg, rue Saint-Nicolas. L’intervention a permis la mise au jour de la totalité d’une ferme gauloise. Elle est circonscrite par un double fossé trapézoïdal et date, d’après les premiers indices céramiques collectés, de la période comprise entre 200 et 50 avant J.-C. Enfin, des traces discrètes de la période du Bronze ancien (fosses), de l’Antiquité (fossés) et des périodes médiévale et moderne (carrière, fossés et fosses) se superposent à cette occupation principale.
Voir ici l’article de Sud-Ouest :
http://www.sudouest.fr/2012/10/25/andilly-village-gaulois-860474-1224.php
À Angoulins, on a fouillé un fossé d’enclos rectangulaires, trapézoïdaux et linéaires avec des fosses internes qu’on peut estimer être une trace d’habitat.
À Esnandes, plusieurs opérations archéologiques (prospections, sondages, sauvetage) en 1987-1988 ont permis de préciser la limite du rivage antique et de repérer à ce niveau de nombreux fragments de briquetages protohistoriques qui paraissent être postérieurs au retrait de la mer. Il est recouvert par un épais remblai qui contient exclusivement du mobilier protohistorique et gallo-romain.
À l’occasion de l’extension du cimetière, un sauvetage a été entrepris à 40 m environ à l’est de l’église romane, occupée dans ses environs immédiats dans l’Antiquité et au Moyen-Âge. Trois fours pour la cristallisation du sel y ont été découverts.
En 1987, un four archaïque de l’artisanat du sel à l’époque de La Tène a été mis au jour. Ce four à piliers destiné à la cristallisation du sel est le premier de ce type fouillé en Charente-Maritime. Après nivellement de la banche calcaire naturelle par un sédiment de terre marron mêlé de petits fragments de briquetages, les sauniers antiques avaient dressé les piliers destinés à supporter les récipients contenant la saumure. « Au milieu de ces piliers étaient jetés des petits galets de mer, ramassés probablement sur l’ancien rivage distant d’une dizaine de mètres et préalablement chauffés pour permettre la cuisson de la saumure. »(Texier). En 1992, un sondage semble avoir découvert un des emplacements où les sauniers gaulois chauffaient les galets du rivage.
En 1988 ont été mis au jour deux nouveaux fours. Le premier est apparu entier en place, sur 3,20 x 0,60 m, sous la forme d’une couche de galets brûlés mêlés avec des briquetages brisés et de nombreux tessons en connexion et manifestement in situ ; on a recueilli un pilier entier de 24,5 cm de long avec une extrémité à coupelle du type « digité 3c ». Les récipients les plus courants sont des barquettes à parois évasées ; boulettes de calage portant encore les empreintes des doigts qui les ont façonnées.
Le second four est situé à proximité immédiate. Sa fouille est inachevée. Tous les éléments en place sont comparables : un pilier entier, de 12,2 cm de long, avec une extrémité à coupelle et l’autre tripode. Trois extrémités à coupelle ont été trouvées en position verticale, insérées dans l’argile et en partie recouvertes par un lit de galets brûlés. L’emplacement de ceux-ci peut permettre d’affirmer que la position de ces bases attenantes à une portion du fût dans les trois cas, est celle de leur mise en place lors de l’installation du four par les sauniers.
Datation des fours d’Esnandes : vers 100 av. J.C. ?
À la Pointe Saint-Clément, à 150 m au sud du port d’Esnandes, apparaissent des restes d’industries métallurgiques de La Tène : creusets, blocs de fer ; quelques tessons de céramique ainsi qu’un site à sel étendu avec un abondant mobilier.
À L’Houmeau, lors de fouilles en 1979, une coupe effectuée par des engins de terrassement ont montré une fosse ou un fossé où l’on a recueilli des coquillages, des ossements (porc, bovidés, petits ruminants) et des tessons de céramique non tournée, lissée, épaisse, rouge et noire à gros dégraissant, datant peut-être de la période de Hallstatt.
À Muron, des vestiges de l’époque de La Tène ont été découverts à l’ouest de la D 911 (de Rochefort à Surgères) à l’occasion du creusement d’une tranchée pour une adduction d’eau. L’analyse du site a consisté uniquement dans l’examen du matériel céramique recueilli (4500 tessons) dans des fosses, en Charente ; datation : fin du IIème et Ier siècle avant notre ère, qui est aussi celle des tessons d’amphores italiques et des monnaies. Quelques fragments de verre.
26 monnaies gauloises d’argent et de potin, recueillies dans ces travaux ou lors de prospections antérieures, appartiennent au monnayage des peuples de l’ouest de la Gaule (une aux Lémovices). L’une d’elles, « où les contours sont rendus par des lignes de pointillés qui entourent de légers reliefs, et où, au revers, un cavalier se transforme en une sorte de globule radié dont nous ne trouvons nulle part ailleurs l’équivalent » serait, avec son style très linéaire et presque caricatural, « un minuscule et précieux témoin de l’art celtique en Saintonge » (M. Mainjonet) ; pourrait aussi appartenir au monnayage santon (ou lémovice ?), toujours selon M. Mainjonet, un bronze anépigraphe qui porte, à l’avers, une tête de profil à droite avec une coiffure « aquitanique » en deux grosses mèches cernées par un trait en relief et, au revers, un cheval conduit par un aurige stylisé, avec une tête casquée sous le cheval.
À Muron, toujours, au lieu-dit La Couture, des monnaies gauloises ont aussi été trouvées :
1/ Quart de statère attribué aux Vénètes, trouvé en 1890
2/ Statère découvert à date récente ( ?) en prospection de surface, attribuable aux Vénètes, décrit par Hiernard : « Petite tête bouclée à droite posée sur un support en forme de parapluie fermé la pointe en bas, auréolée d’entrelacs perlés terminés par des masses en forme de gousses ; androcéphale à droite conduit par un aurige tenant de la main droite un lien relié à un étendard cloisonné qui pend devant la tête du cheval ; sous le cheval, personnage couché à droite, encadré par deux fines ailes pendantes. Noter le globule autour duquel s’enroule la pointe de la coiffure de l’androcéphale et l’absence apparente de roue derrière le cheval ; poids 6,75 g. ». Il est conservé au Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort.
3/ Peut-être pourrait-on interpréter comme une monnaie gauloise une monnaie antique en or dont « la face porte une tête de Mercure tournée à droite, la légende est effacée, ainsi que le revers » ; elle a 13 mm de diamètre et pèse 3 g.
Aux Prés de Lise un site reconnu et identifié par des ramassages de surface, a livré, entre autres, un fragment de poignée d’épée anthropoïde. Expertise et sauvetage en 1990 ont fait reconnaître ce qui semble bien être un sanctuaire d’époque gauloise.
Sous la terre arable, il y a des nappes de pierres où gisent objets de fer, faune, tessons de céramique commune et d’amphores. Une de ces nappes a été démontée : elle recouvrait un dépôt d’armes (épée dans son fourreau, pointes et talons de lances), quelques outils de fer, des restes de faune et des tessons. Datation de La Tène III, avec des vestiges remontant au IIIème siècle, voire à la fin du IVème. Mais aussi des fosses antérieures (Artenacien, Bronze Ancien ou Moyen, Bronze final III, début de l’âge du Fer) abandonnées peu avant la guerre des Gaules. Le site a été recouvert par des constructions gallo-romaines, probablement avec établissement d’un nouveau sanctuaire.
À Nuaillé-d’Aunis, aux Gives l’exploration d’une petite nécropole du haut Moyen-Âge a permis de montrer qu’elle avait été établie dans un milieu occupé antérieurement. La nécropole a été installée dans un des angles formés par des fossés de près de 5 m de largeur d’un grand enclos protohistorique. Un passage a été reconnu à 70 m du coude sur le côté sud. Aucun mobilier sur place mais, à 200 m au nord-est du cimetière, on a ramassé en surface des tessons de céramique des environs du VIIème siècle, ce qui a fait supposer la présence d’un habitat à proximité immédiate.
À Saint-Sauveur-d’Aunis, à Port-Fâché, lors du décapage du sol avant l’ouverture d’une carrière, à 30 m du tumulus des Moindreaux, des fragments de terre cuite et de bronze ont été recueillis. Plusieurs fossés ont été mis au jour : un de direction nord-sud, au milieu de la parcelle, un autre, circulaire, au sud-ouest, et enfin deux autres parallèles.
Les fouilles, réalisées en 2013 par la société privée Éveha (basée à Limoges), sur prescription du diagnostic de Stéphane Vacher (de l’INRAP) effectué en 2011, ont mis en évidence un enclos fossoyé qui se présente sous la forme d’un U ouvert vers l’ouest et enserrant une surface d’environ 6500 m2. Il devait entourer l’espace habité. On peut y voir une exploitation agricole de l’époque gauloise de la Tène D1 (150-70 avant J.C.). Plusieurs bâtiments construits avec des gros poteaux de 0,20 m de diamètre, probablement destinés à l’habitation, et dont le plus grand dessine un carré de 8 m de côté, y ont en effet été découverts. Ils ont livré un mobilier composé le plus souvent de déchets : vaisselle cassée, outils brisés, restes de repas ainsi que quelques éléments de parures en alliage cuivreux (bracelets, fibules) ainsi que des outils en fer (faucille, pelle à feu) et des fragments d’amphores témoignant de l’importation et de la consommation de vin.
À Vergeroux, aux Ardillauds, lors des terrassements nécessaires à la nouvelle assiette de la route N 137 (1974), on a repéré des fossés parallèles et rectilignes dont le comblement date de La Tène Finale. En effet, on y a recueilli de la céramique de cette époque, des tessons d’amphore, mais aussi quelques fragments de barquettes et de pilettes provenant d’un site à sel.