Arcère, (Louis Etienne) né à Marseille le ? 1698, est mort à la Rochelle le 7 Février 1782.
Supérieur de la Maison de l’Oratoire, où il étoit entré à l’âge de 19 ans , membre de l’Académie Royale des Belles-Lettres de cette ville, Secrétaire perpétuel de la Société Royale d’Agriculture de la généralité de la Rochelle, & correspondant de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres.
Il s’est fait connoître avantageusement par un grand nombre d’ouvrages. On a de lui :
1°. L’Histoire de la ville de la Rochelle & du Pays d’Aunis, 2. vol, in-4°. 1756, enrichis de divers plans : Histoire justement estimée & qui seule eût suffi, pour fixer la Réputation de l’Auteur.
Cette histoire, la meilleure qu’on eût encore vue en ce genre, par les recherches curieuses qu’elle contient, par l’exactitude des faits, la sagesse des vues , la profondeur des réflexions, et à laquelle il ne manque que d’être écrite d’un style plus simple. et sur un ton plus naturel, valut à l’auteur une pension de la province, et le titre de correspondant de l’académie des inscriptions et belles-lettres. (Biogr. univ.)
2°. L’Eloge du P. Jaillot de l’Oratoire, & de l’Académie de la Rochelle , mort en 1749 , qui avoit jetté en quelque sorte les fondements de cette Histoire, en fouillant dans d’arides Chroniques , & en rassemblant un grand nombre de livres, de manuscrits , & d’anciens documents relatifs à cet objet.
3 °. Un Journal Historique de la tentative de la Flotte Angloise, dans la guerre de Mahon.
4°. Une Dissertation sur l’état de l’Agriculture chez les Romains , depuis le commencement de la République, jusqu’au siècle de Jules-César, relativement au Gouvernement , aux mœurs & au Commerce : dissertation, qu’il composa à l’âge de 78 ans, & qui obtint pourtant l’Accessit du prix de l’Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres en 1776.
5°. Un Mémoire Apologétique au sujet de la dernière révolution de l’Isle de Corse, imprimé à Corte en 1760.
6°. Un autre Mémoire, sur la nécessité de diminuer le nombre des fêtes, qui se trouve dans le recueil de 1763, de la Société Royale d’Agriculture de la Généralité de la Rochelle.
Le P. Arcère étoit encore bon Poète. Il avoit remporté cinq à six prix Académiques, dont trois aux Jeux-Floraux.
Ses meilleures pièces sont :
1°. Les consolations du Chrétien dans l’adversité, Ode qui remporta le prix de Poésie au jugement de l’Académie de Pau, en 1743.
2° Une Ode sur la Campagne de S. A, S. Mgr. le Prince de Conti, en 1744 imprimée dans le recueil de l’Académie des Jeux-Floraux, en 1745.
3°. Une Ode sur l’Eau, qui a remporté le prix réservé par le jugement de l’Académie des Jeux-Floraux, en 1746, & imprimée dans son recueil de cette année.
4°. Le Danger des Spectacles, Ode, qui a remporté le prix au jugement de cette même Académie, en 1748, imprimée dans le recueil de cette année. On la trouve encore dans le premier volume des Lettres sur tes Spectacles.
5°. Deux Odes sur la Providence, l’une desquelles a été encore couronnée par cette Académie & imprimée dans ses recueils.
6°. Une Ode sur l’Histoire.
7° Une sur l’Agriculture.
8°. Une sur la Pêche.
9°. Une autre sur les dangers du Luxe,
10°. Un Poème sur la liberté des Mers , &c.
Le P. Arcère qui, à l’imitation de son oncle, parloit toutes les langues tant anciennes que modernes, avoit demandé à sa famille le Manuscrit du Dictionnaire Turc, Latin & Français, composé par son oncle Antoine. Son intention étoit d’y mettre la dernière main ; mais son goût pour les Belles-Lettres, ne lui ayant jamais laissé assez de loisir pour cela, & la foiblesse de sa vue augmentant avec l’âge, il se vit obligé de renoncer, à son grand regret, à rendre ce dernier hommage à la Mémoire de l’Abbé Arcère, & il crut pouvoir y suppléer en quelque façon, en léguant par son testament ce précieux Manuscrit à la Bibliothèque du Roi, où il fut accueilli d’une manière distinguée, le 9 Mars 1782, par M. l’Abbé des Aunays.
Le P. Arcère, légua encore à la Bibliothèque de l’Oratoire de Marseille, ses propres Collections en quatre volumes in-folio, ouvrage Manuscrit aussi curieux par la variété des mélanges, qu’utile par le choix des morceaux. Ce chef-d’œuvre est intitulé Arcerianae. Lorsqu’on l’a parcouru, on ne sait ce que l’on doit admirer le plus, ou des connoissances vastes & profondes de l’Auteur, ou de sa patience infatigable à perfectionner un recueil aussi volumineux (Article de M. Gor.)
Ce savant respectable mourut à la Rochelle, supérieur de la maison de sa congrégation, le 7 février 1782 (Biogr. univ.)
(Histoire passion - Aunis Saintonge)