William STILL
1818-ou 1821/1902
Il naquit dans le comté de Burlington dans le New Jersey.
Son père, Levin STEEL avait été esclave et avait acheté sa liberté et changé son nom en STILL pour protéger sa femme Sidney. Madame Still avait essayé de s’échapper une fois, reprise par des chasseurs d’esclaves et ramenée à ses anciens maîtres, avant d’y parvenir sous le nom de Charity, mais elle ne put emmener avec elle que deux de ses enfants, deux filles, laissant ses deux garçons. Ils seront vendus à des planteurs de l’Alabama.
En 1844, William Still s'installa à Philadelphie où il trouva en 1847 un poste comme employé de gardiennage de la Pennsylvania Anti-Slavery Society (« Société contre l'esclavage de Pennsylvanie ») dont il devint le premier membre noir. Il s’impliqua aussitôt dans l’hébergement des esclaves fugitifs qui transitaient par la ville avant de rejoindre le Canada et fut même désigné à la tête d'un comité de vigilance destiné à aider les esclaves fugitifs atteignant Philadelphie après l’adoption de la loi sur les esclaves fugitifs de 1850. Son engagement public fit de lui l'un des leaders de la communauté afro-américaine de la ville.
Souvent appelé le « Père du Chemin de fer clandestin », Still aida jusqu'à 60 esclaves par mois à s'évader vers le Nord. Découvrant un jour que l’homme qu’il hébergeait n’était autre que son frère, Peter Still, vendu en Alabama avant la seconde évasion de sa mère, il se fit un devoir de récolter et de conserver scrupuleusement les informations concernant les fugitifs auxquels il fournissait son aide. Il interviewait chaque personne et prenait soigneusement des notes, rédigeant une brève biographie et notant la destination de la personne, avec les noms d'emprunts qu'il pouvait adopter. Sa démarche visait en premier lieu à permettre aux familles séparées d’espérer un jour se réunir. Elle lui permit de réunir un matériau considérable qu’il exploita pour rédiger un livre, The Underground Rail Road Records, qui fit la chronique des histoires et relatait les méthodes adoptées par 649 esclaves pour s’échapper vers la liberté.
Son frère Peter avait déjà collaboré avec Kate Pickard à l'écriture d'un livre relatant ses expériences, paru sous le titre The Kidnapped and the Ransomed (1856).
Son activité ne se limita pas à l'abolitionnisme. Il initia notamment en 1859 une campagne publique contre la ségrégation raciale dans les transports publics de Philadelphie, obtenant finalement huit ans plus tard l'interdiction d'une telle pratique.
Il a écrit les ouvrages suivants :
• A Brief Narrative of the Struggle for the Rights of the Colored People of Philadelphia in the City Railway Cars (1867)
• The Underground Railroad. A record of facts, authentic narratives, letters, etc., narrating the hardships, hair-breadth escapes and death struggles of the slaves in their efforts for freedom (1872)