Les premières mentions du village datent du XIIème siècle, alors nommé Podioliborelli lors de la réception d'une délégation rochelaise par la reine Aliénor d'Aquitaine. Par la suite son nom subira des modifications (Puyle-Boreau, Pilboreau) pour enfin devenir Puilboreau. Au XVIème siècle, le territoire de la commune actuelle était partagé entre de nombreuses petites seigneuries telles que Puilleboreau, Baillac, La Tourtillière et La Vallée.
Le domaine de la Seigneurie accueillit des vignobles dès le Moyen Âge, le vin se vendant principalement à La Rochelle ou étant transformé sur place dans des brûleries, en une eau-de-vie assez célèbre au temps de Philippe Auguste.
En raison du phylloxéra en 1875 notamment, le paysage agricole se transforma : culture du blé, développement de l'élevage, la vigne fut arrachée. La première ferme-école de France fut fondée sur ces terres. Son plus illustre directeur Monsieur Bouscasse créa la « betterave de Puilboreau », qui se répandit par la suite dans toute la France.
Un ouvrage de référence : Claudy Valin, Histoire de Puilboreau et de ses environs, Écrits d’Ouest n°1, automne 1992, p36 à 81.
Résumé
Puilboreau n’a été érigé en commune qu’en 1856 et n’a constitué une paroisse qu’en 1871.
Le village et la seigneurie
Bien qu’un tumulus celtique eut été découvert à La Motte, indiquant une occupation ancienne du territoire, le nom de Puilboreau n’apparut que bien plus tard, sous la forme du patronyme David de « Podio Liborelli », membre de la délégation rochelaise reçue par Aliénor d’Aquitaine à Niort en 1199, délégation venue demander l‘édification de La Rochelle en « commune jurée ». Le nom « Puilboreau » viendrait en effet de « podium borelli », « le mont du bourreau ». Plus tard, en 1380, on trouve des biens de l’hôpital Saint-Barthélémy situés à « Puy-Liboreau ».
C’est à Puilboreau que le premier maire de La Rochelle, Robert de Montmirail fit édifier une église dans laquelle il fut inhumé en 1199. Le village dépendait alors de la seigneurie de Dompierre elle-même dépendant du Grand Fief d’Aunis, domaine du comte de Poitou.
La seigneurie de Puilboreau
Elle n’apparut sous ce nom qu’en 1539, lorsqu’Étienne Leclerc, son titulaire, en fit la déclaration. Elle était en fait plus souvent dénommée seigneurie du Petit Cheusse, ou encore fief Leclerc et possédait une maison noble, une maison de bordiers avec cour, chaix, jardin et parc, des vignes, des vergers, des terres labourables et englobait le village de la Descenderie, le Fief Potard puis le Clos de la Croix. Elle était entourée de murailles.
Elle passa ensuite à Charles de Plouer, aussi seigneur de Bois-Rouhault, la Bastardière, Maubuisson, Cheusse. Le domaine fut vendu en 1587 à Nicolas Richard, sieur de Varennes. Il appartint ensuite au début du XVIIème siècle à Bijon, huissier au consulat, puis en 1648 au comte du Daugnion, lieutenant général au gouvernement de Brouage ; fin XVIIème-début XVIIIème à Laduz, en 1712 à Deyssautier puis à la famile Saint-Ours.
Au XIXème siècle le domaine fut morcelé entre les familles Souchet, Auneau, Quinemant avant d’être à nouveau « réunifié » par la famille Boutiron. Fin XIXème, il fut la propriété des familles Garet puis Tronchet.
Puilboreau dans le contexte historique postérieur au XVIème siècle : les périodes de troubles-L’édification de la commune-Les réalisations techniques
Après la Grande Peur de 1790, une protestation fut déposée, sans effets, par les habitants de Puilboreau à l’Assemblée constituante pour réclamer un officier municipal. Lors de la constitution des communes, en janvier 1790, Puilboreau dépendit à l’est de Dompierre, à l’ouest de Lagord, au sud de Cognehors.
L’hiver 1838-1839 provoqua la cherté du pain et des émeutes (600 paysans incendièrent la maison d’un négociant) à La Rochelle auxquelles participèrent des Puilborains.
Des efforts furent faits pour l’enseignement : À partir de 1843 des cours pour adultes furent donnés à Puilboreau par l’instituteur de Dompierre. La ferme-école de Grammont (première école agricole de France) fut reconnue par les pouvoirs publics en 1847. Ele comptait 60 élèves en 1860. Une variété de betterave y fut même créée par son directeur, M.Bouscasse : la « betterave de Puilboreau ».
Le décret impérial du 12 mars 1858 transforma Puilboreau alors peuplé de 312 habitants en commune, prenant un territoire de 769 hectares sur ceux des communes de Dompierre, Lagord et La Rochelle.
L’année 1875 vit l’apparition du phylloxéra qui fit disparaître la vigne. L’élevage devint alors une activité prépondérante et un Syndicat pour la vente du lait au détail fut créé à Malemort.
Les Institutions
L’évolution de la commune sous les différentes mairies
Guilaume Dayras, maire de 1858 à 1865 présida le premier conseil, réuni conformément à la loi avec les plus forts contribuables, en 1858. Taxes sur les chiens de luxe et validité du legs de Morin, propriétaire de la Guignarderie furent les principales questions du mandat, avec la construction d’une école et le projet d’une nouvelle église.
Édouard Bouscasse, maire de 1865 à 1882, donna la priorité à l’instruction primaire. L’école de garçons fut terminée en 1871, mais l’église n’était pas construite. Bouscasse dut démissionner !
Alfred-Hilaire Renaud, maire de 1882 à 1885 termina donc la construction de l’église. Malade, il dut démissionner à son tour.
Se succédèrent ensuite à la mairie, Pierre Autrusseau de 1885 à 1908, Pierre Gaillard qui fut maire 26 ans, de 1908 à 1934, Jean Lévêque de 1934 à 1935 et à nouveau de 1938 à 1945 mais fut chassé de ses fonctions par le Comité de Libération. Émile Coupeau, de 1935 à 1938, Roger Morgat de 1945 à 1946 puis de 1947 à 1953 et enfin de 1965 à 1971, Edmond Briaud de 1946 à 1947, Jean Daniaud de 1953 à 1965, Jean Filippi de 1971 à 1981 furent les autres maires de la communes. Enfin, Jack Proust, élu en 1981 était encore en fonctions en 2010.
Le nombre des habitants est passé de 200 habitants au XIIIème siècle à 312 en 1860, 1484 en 1968, 4067 en 1990.
L’église actuelle
Avant les guerres de religion, cinq établissements religieux étaient implantés à Puilboreau : le prieuré Saint-Hilaire (dépendant de l’abbaye de Bonnevault), l’abbaye de Grammont (dépendant de Notre-Dame de Limoges), le couvent des Cordeliers à Lafond, la chapelle Saint-Sébastien (relevant de Lagord) et la chapelle de Malemort (relevant de la paroisse de Dompierre).
Certains de ces établissements étaient en ruines à la fin du XVIIème siècle. D’autres, intacts (Malemort, Saint-Sébastien) étaient désertés.
Sous Mac Mahon, la construction d’une nouvelle église sur les plans de l’architecte Massiou, fut finalement décidée, église dont la première pierre fut posée le 1er janvier 1881. Elle fut achevée et bénite le 2 mars 1885 et placée sous l’invocation de Saint-Louis.
Des noms, des lieux :
Baillac
Sous la dépendance du seigneur d’Huré du XIIIème au XVIIIème siècle, le domaine de Baillac était un manoir. Il devint une Borderie à la chute de l’Ancien Régime. C’est là qu’en 1822 fut établie la première ferme école de France avant son transfert à Grammont.
Pierre de Baillac, Sénéchal de Saintonge, Conseiller du Roi, fut maire de La Rochelle en 1282, 1287 et 1291.
La famille Bouscasse en fut propriétaire au XIXème et au XXème siècles.
Beaulieu
Le fief de Beaulieu dépendait de la seigneurie de Fronsac. Avant 1215, Pierre Foucher y possédait des vignes dont il donna une partie à l’ordre de Fontevrault, son domaine s’étendant aussi sur Saint-Éloi et Rompsay.
Grammont
Le premier acte qui fit mention de l’établissement de l’abbaye de Grammont à Puilboreau, datait de 1383 mais sa création (primitivement dans une épaisse forêt) semble remonter au XIIIème siècle. La règle y était austère mais les moines peu nombreux.
Grammont tomba « en commende » au XVIème siècle. Il devint en 1535 la propriété de Jehan Maillet, prêtre de Saint-Benoît à Poitiers.
Il fut acquis par Édouard Bouscasse en 1847, qui y installa la ferme-école.
Lafond
Dit aussi « le fond de la mare ». Une partie de ce quartier dépendait de Puilboreau.
La Gilleraie
Hameau en 1364, métairie en 1421, moulin en 1751 sont situés au fief des Gonthières.
La Motte
Moulin et village. Ce nom viendrait d’un tumulus celtique. Proche du château de la Motte qui appartint au vicomte de la Motte-Gaillac.
Le Payaud
Signifierait « Pays Haut ». C’est un fief qui relèvait de la seigneurie de Chinon. Il fut une possession du sieur Rougier, seigneur de la Tourtillière.
Le Treuil Gras
Dépendant de la seigneurie de Macaing en 1539, le domaine devint en 1692 propriété de la Commanderie du Temple.
Le Fief Potard
Diminutif de la seigneurie de Portifort, Vicomté de Fronsac.
La Tourtillière
Le domaine semble avoir existé dès le XVème siècle même si le manoir ne date que du XVIIIème. La propriété était placée sous la tutelle du seigneur de Dompierre. Les propriétaires en furent : Guillaumme Barbier en 1494, Louis de Dailhon en 1496, Jean Mérichon en 1499, Jean de Mirande en 1539, Madeleine Geoffroy, épouse de Jean du Fort en 1619, Suzanne Geoffroy en 1661, Louis de Polignac, sieur de Dompierre et de la Tourtillière en 1683, Pierre Dinet en 1690, Pierre Texier, procureur, en 1699 ; Rougier du Payaud l’arrenta en 1783 à Amable Lessenne ; les propriétaires suivants furent Brisson en 1815, Angibaud en 1821, Hilaire Renaud en 1824 et la famille Renaud jusqu’en 1985. Il fut alors acquis par la commune. Le département en possède 10 hectares et y a installé Cardiocéan.
La Vallée
La seigneurie de La Vallée dépendait de 1301 à 1434 de la Grimenaudière. Donnée par Guillaume de la Vallée en 1394 à l’hôpital Saint-Barthélémy. Métairie en 1592, maison noble en 1664. Elle comprenait une maison, un cellier, un treuil, un colombier, une cour, un quéreux, des jardins, ouches et vignes.
Malemort
Le syndicat pour la vente du lait au détail s’y établit en 1910.
La Chapelle Saint-Sébastien
Édifice religieux sommaire du XIVème siècle, elle dépendait du Prieuré de Lagord.
L’abbaye Saint-Hilaire
L’église Saint-Hilaire fondée en 1199 par Robert de Montmirail fut le noyau d’un prieuré Saint-Hilaire de Puilboreau qui devint une succursale de l’abbaye de Bonnevault. Il fut doté par la seigneurie d’Huré d’un domaine agricole d’abord exploité jusqu’en 1580 par les moines puis mis en gérance. On ne sait pa à quelle époque il fut abandonné par les cisterciens. Il fut l’objet d’un long procès au XVIIème siècle qui ne s’acheva qu’en 1730.
La Petite Fromagère
Cette anciene demeure du XIVème sècle servit d’école au XIXème.
Les Fléneaux
Des terres et une borderie appartenant à la Commanderie du Temple.
Les Halles de Puilboreau
Propriété du seigneur d’Huré.
Les Gonthières
Seules les terres dépendaient de Puilboreau, la seigneurie (château) étant située à Rompsay.
Les Moulins autrefois sur le territoire de la commune
On peut répertorier 7 moulins : de Beaulieu, de la Gilleraie, de la Motte, de la Serrie, Saint-Hilaire, de Puilboreau, des Justices.
Louis-Etienne Arcère, Histoire de la ville de la Rochelle et du Pays d’Aulnis, La Rochelle, 1754.
« On trouve dans l’étendue de la Paroisse de S. Xandre, la Châtellenie de Romagné, le Fief de Puyliboreau, vulgairement Pilboreau, & le Château de la Sauzaye.
Puyliboreau, anciennement Pui-Liboureau, Podium Borelli & liborelli, avoit autrefois une Chapelle sous l’invocation de Saint Hilaire, dans laquelle fut inhumé en 1199 Robert de Montmirail qui en étoit fondateur, & qui mourut premier Maire de la Rochelle. »