Marcel Bizien, ancien curé de Périgny, retiré ensuite à Pont-l’Abbé d’Arnoult, dans une communauté de religieux de l’Assomption, avait écrit quelques pages de notes qu’il avait appelées : « regards sur le passé religieux de Périgny » et confiées aux archives de l’évêché de La Rochelle. Outre une description de l’église paroissiale Saint-Cybard, il y évoque les autres édifices religieux de la commune, passés ou présents.
« Périgny possédait deux maisons de campagne pour le clergé. La première appartenait aux Oratoriens de La Rochelle… leur maison existe encore à Rompsay aux numéros 264 et 266 de l’Avenue du cimetière…
L’autre maison de campagne était la propriété des professeurs du Grand Séminaire de La Rochelle, situé alors là où se trouve maintenant le lycée Jean Dautet. Leur maison existe toujours à l’entrée de Périgny, quand on vient du rond-point qui commande la zone industrielle.
Avant la Révolution, les séminaristes avaient pris l’habitude de passer leurs journées de congé au Plessis, proche du cimetière Saint Eloi. La tourmente terminée, ils vinrent au Beugnon, à Périgny.
En 1838, la famille Sourisseau, apparentée au supérieur du Grand Séminaire, Monsieur Pallu du Parc, qui deviendra évêque de Blois en 1851, céda sa propriété au diocèse.
Au fil des années, petit à petit, on la transforma. On édifia une chapelle, on exhaussa la maison d’un étage, on planta des arbres, on creusa des fossés, on ouvrit de allées.
En 1906, en vertu de la loi de séparation entre l’Église et l’État, elle passa aux mains de l’État.
En 1912, le département s’en déssaisit au profit d’un particulier.
Les restes des cinq prêtres et des trois séminaristes qui reposaient dans le parc de la propriété furent alors transférés au cimetière paroissial de Périgny. C’est un livre de L. Garriguet, sur « le grand Séminaire de La Rochelle », paru en 1913, qui nous fournit ces renseignements.
On peut ajouter que les pierres tombales de la concession de la famille Sourisseau, dont il reste une grande croix dans la partie la plus ancienne du cimetière, ont servi à daller l’église à la fin du siècle dernier. On peut remarquer également que la grande statue de la Vierge qui se trouvait à l’entrée de l’église provenait du parc de la maison de campagne voisine. »
Marcel Bizien indique aussi l’existence à Périgny de 4 prieurés dont il sait assez peu de choses.
Le prieuré Saint-Martin
Situé à Rompsay, il remonterait au Xème siècle. Sa chapelle avait le titre d’église paroissiale. Rien ne subsiste de cette propriété mais un souterrain la relierait au prieuré du Plessis, proche du cimetière Saint –Éloi.
Le Prieuré de Sainte Catherine
On en connait l’existence par les comptes rendus de visites pastorales efectuées par les évêques au XVIIème et XVIIIème siècle et il serait « dans les parages de l’actuelle ferme de la Vaurie », indique Marcel Bizien. Il est cité lors de visites pastorales, en 1652, comme « prieuré ou chapelle de La Vaurie qui dépend de Nieul », puis en 1663 : « Il y a dans la paroisse le prieuré de Sainte Catherine de Vorye, Monsieur l’abbé de Nieul en est le présentateur », et encore en 1699 : « un prieuré nommé Sainte Catherine de la Vorye, dépendant aussi de l’abbaye de Nieul (1663), Mr Hubert, chantre de la cathédrale en est le titulaire… La chapelle dudit prieuré est entièrement ruinée. Le titulaire doit une messe toutes les semaines que nous avons ordonnée en la paroisse de Périgny après la mort de monsieur le chantre» ; mais tous les évêques s’accordent pour situer le revenu du Prieuré à hauteur de 100 livres.
Enfin, le bulletin de la société des archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis (1877-1884), (BNF) cite le prieuré Sainte-Catherine de Lavaurie (écrit en un seul mot) : « L’empereur Napoléon Ier doit aussi être compté au nombre des bienfaiteurs de notre hôpital [hôpital Saint-Louis de Saintes]. Par décret du 6 août 1808, il donna toutes les dépendances du prieuré Sainte Catherine de Lavaurie, dans la commune de Périgny, près La Rochelle … ».
Prieuré Saint-Georges
« Le prieuré de Saint-Georges qu’il possède [il s’agit du prieur curé de Saint-Cybard] qui dépend de brantosme » indique le compte-rendu de visite pastorale de 1652. D’autres sources pencheraient plutôt pour une appartenance à l’abbaye de Nieul-sur-l’Autize
Prieuré Saint-Louis
« Une chapelle de Saint-Louis dont le curé est pourvu par feu monseigneur l’évêque » est signalée lors de la visite pastorale effectuée par Henri de Laval de Boisdauphin en 1663.
On trouve aussi à Périgny un port Saint-Louis, proche du château de Coureilles. La chapelle Saint-Louis est-elle la chapelle du château ?
Des établissements religieux proches
Enfin, Marcel Bizien le signale aussi, 2 établissements religieux importants se trouvant à proximité immédiate de la commune : l’abbaye de Saint-Léonard des Chaumes sur la commune de Dompierre (le long du canal, il ne reste que le lieu-dit « l’abbaye ») et le prieuré du Morillon, sur la commune d’Aytré mais proche de la Vaurie, qui dépendait de la Maison Dieu de Montmorillon dans la Vienne. L’abbaye de Saint-Léonard des Chaumes était une abbaye cistercienne fondée en 1168 par Guillaume Maingt, seigneur de Surgères. Délabrée au début du XVIIème siècle, elle fut achetée par Saint-Vincent de Paul, croyant faire une bonne affaire, à l’archevêque d’Aix-en-Provence en 1610, mais il l’abandonna en 1616, en constatant son état lors d’une visite à La Rochelle.
Quant au Morillon, il daterait de 1248 et était tenu par des Augustins qui y pratiquaient l’hospitalité. Les mendiants de passage à La Rochelle y étaient hébergés, après avoir remonté la Moulinette. Le Prieuré fut finalement vendu en 1478 par les Religieux à Guillaume Favreau, bourgeois de La Rochelle qui en fit une simple ferme.