L'usine d'équipements pour automobiles Lucas a été achetée par Delphi qui occupait primitivement 700 personnes.
Delphi DieselSystems, équipementier automobile, fabrique des injecteurs de nouvelle génération, et l'usine de Périgny a été la première en Europe à produire des systèmes d'injection directe diesel à rampe commune (Commonrail). Plus de 900 salariés y furent d’abord employés, et avaient réalisé en 2003 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros.
Pourtant, au printemps 2008, des bruits de délocalisation couraient. Le 3 avril 2008, l’élu communiste d'Alternative citoyenne pour Périgny, Daniel Vince, proposait d’ailleurs au conseil municipal une motion, demandant l’intervention de l’Etat pour éviter la délocalisation annoncée par Georges Nichita, maire de la ville d’Iasi, en Roumanie - annonce reprise par l’agence Rompres le 26 mars. Jugée trop alarmiste par le nouveau maire, Guy Denier, cette motion fut rejetée par la majorité municipale.
D’ailleurs, le 16 juin 2008, le journal Sud-Ouest titrait un article : « Delphi en pôle position », se targuant « des bonnes perspectives pour l’avenir » de l’entreprise dont « les carnets de commande sont pleins pour les deux prochaines années »… et indiquait : « finie la rumeur, qui avait fait courir le bruit il y a quelques mois, d’une délocalisation en Roumanie ».
Cinq mois plus tard, le 25 novembre, le même journal Sud-Ouest intitulait un autre article cette fois : « Delphi, une mort annoncée ? » ! On apprenait que les salariés devaient subir une période de chômage technique, 110 postes devant être supprimés et une délocalisation « partielle » vers la Turquie (dans un premier temps) et finalement vers … la Roumanie ayant été décidée!
En décembre 2008, les mesures de chômage partiel étaient effectives et l'effectif était alors de 570 salariés.
Tandis qu’en février 2009, Éric Normand, le directeur des sites Delphi de Blois et de Périgny, faisait visiter son entreprise à Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre d’un plan de relance, il apportait les garanties de son groupe de maintenir à Blois le pôle Recherche et Développement qui emploie 600 personnes sur les 1700 salariés du site.
De son côté, le ministre, adepte des belles phrases creuses : « Au-delà de ce qui peut nous diviser, le danger nous rassemble… », « Notre navire est dans la tempête, nous le mènerons au port de l’après- crise… », promettait que le plan de relance du gouvernement serait de 26 milliards et que 75% des fonds seraient à consommation immédiate, une partie étant attribuée aux sous-traitants de l’automobile.
Le 23 juillet 2009, Christophe Galichon, journaliste à Sudouest, annonçait dans ce journal que la direction négociait un plan de mobilité : il portait sur le départ de 110 salariés rochelais vers l’usine blésoise. Il indiquait : « l’autre évolution, pressentie de longue date, concerne la montée en puissance des sites roumains et turcs. Un comité central d’entreprise est d’ailleurs réuni aujourdh’ui à Poitiers pour entendre l’avis des élus sur le déménagement vers la Turquie d’une partie du parc des machines rochelaises… ».
Le 28 juillet 2009, les salariés de Delphi installaient à l’appel de leurs syndicats, un barrage filtrant pour empêcher le déménagement des machines.
Finalement le barrage était levé le 1er août 2009, suite à un accord passé entre syndicats et direction sur le départ des salariés vers Blois.
L'accord porte sur le départ, sur la base du volontariat, de 110 salariés sur un effectif de 540 personnes.
Les volontaires ont le choix entre un reclassement sur le site de Blois ou un accompagnement social pour quitter l’entreprise. Avec une aide financière, dans tous les cas.
Des machines qui fabriquent le corps du porte-injecteur partent vers l’usine d’Izmir (Turquie). Il restera provisoirement 430 emplois à Périgny.
Tandis que "Usine Nouvelle" annonce que Delphi prévoit de supprimer 40 postes à Blois (fonctions support) en plus des 110 à La Rochelle (80 emplois dans la production, 30 dans les fonctions support),on apprend en Janvier 2010 que le directeur de Delphi s'en va. Voir l'article de Sud-Ouest.
En 2014, la direction traitait de “rumeurs infondées“ les bruits de plus en plus forts de fermeture, mais en mars 2015 elle avouait finalement que le départ définitif de Périgny était programmé sans vouloir encore donner de date précise : 2016 ou 2017. Voir l'article de Sud-Ouest et la réaction de Rue du Blogule Rouge.
En mai 2015 enfin, la direction communiquait sur le calendrier de la fermeture annoncée cette fois officiellement pour le 31 décembre 2016, provoquant une grève (tardive ?) des employés du site. Voir l'article d'Alain Babaud du 6 mai dans Sud-Ouest : “Delphi va fermer...“ et celui de Franck Niedercorn dans Les Échos du 7 mai 2015 : “Automobile, Delphi ferme La Rochelle“.
En juin 2016, FO semble s'inquiéter à son tour de la fermetue du site de Périgny ! Voir “Chronique d'une fermeture qui scandalise...“